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STEPHANOFF.

VISITE DES PAUVRES PARENTS.

Si les vices odieux de l'avarice et de l'égoïsme peuvent paraitre encore plus dégoûtants au moyen du pinceau, la composition que nous donnons ici servira beaucoup à remplir un si digne objet. Dans un appartement rempli de meubles d'un luxe superflu, se trouvent deux personnes d'un certain âge; elles viennent de finir leur déjeuner. Près de la porte est une femme, dont la figure sillonnée par le chagrin indique une lutte longue, mais infructueuse, contre les peines de la vie; à côté d'elle on voit sa fille, jeune personne fort intéressante et un fils d'un âge plus tendre : les personnages de ce second groupe sont en deuil; la perte qu'ils viennent d'éprouver est la cause qui les met en contact avec leurs riches parents. Malgré sa surdité, le maître du logis préfère l'explication de son domestique à celle que lui donnerait une lettre apportée par les humbles visiteurs; pendant qu'il écoute son oracle, il jette sur les suppliants un regard qui indique le soupçon et l'embarras où il est de trouver quelque honnête défaite : sa femme partage cette aversion pour les pauvres parents, et il est évident qu'elle est déja décidée sur le parti qu'elle doit prendre. Un perroquet sur l'écran et trois petits chiens, dont l'embonpoint montre combien ils sont chéris, achèvent l'histoire, qui est rendue avec sentiment et avec effet par le pinceau harmonieux d'un artiste fort estimable.

Ce tableau a été gravé en mezzo-tinte par S. W. Reynolds.

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WEST.

LEAR IN THE STORM.

THE third act of Shakspeare's King Lear shows him wandering benighted on a lonely heath, in a terrific storm, with no company save "the Fool," and one attendant; but the unnatural ingratitude of his daughters has penetrated his heart, and he feels not the raging of the tempest.

tax not you, you elements, with unkindness,
I never gave you kingdom, call'd you children,
You owe me no subscription; why then, let fall
Your horrible pleasure; here I stand your slave,
A poor infirm, weak, and despis'd old man :
But yet I call you servile ministers,
That have, with two pernicious daughters join'd
Your high engender'd battles, 'gainst a head

So old and white as this. O! O! 'tis foul!

With difficulty his faithful servant discovers a wretched hover possessed by a poor maniac; at sight of whom Lear enquires: "Is man no more than this? consider him well: thon owest the worm no silk, the beast no hide, the sheep no wool, the cat no perfume: : Ha! here's three of us are sophisticated! Off, off, you lendings”.

The picture before us is among the happiest efforts of West's pencil, and evinces all the higher qualities of art: its conception, action, drawing, and expression, are admirable and its light and shade well disposed. It has been skilfully engraved by W. Sharp for Boydell's larger series of the Shakspeare Gallery.

WEST.

LE ROI LÉAR PENDANT L'ORAGE.

Le troisième acte du Roi Léar nous montre cet infortuné vieillard égaré pendant la nuit sur une bruyère déserte; il est abandonné de toute sa suite, excepté de son Fou et d'un seul serviteur; l'orage gronde autour d'eux, mais Léar, le cœur déchiré par la noire perfidie de ses enfants, dédaigne les injures de la tempête :

«Des célestes fléaux redoutables familles,

Grêles, foudres, éclairs, vous n'êtes point mes filles,
Je n'ai point entre vous partagé mes États,
Et l'amour paternel ne vous fit point ingrats!
Venez, je me soumets à vos fureurs sinistres!
Mais non,
de mes enfants vils et lâches ministres,
De ces perfides cœurs vous servez les desseins;
Ah! pourquoi leur prêter vos secours assassins.
Contre un faible vieillard, et du haut de la nue
Assaillir sans pitié sa tête chauve et nue ? »

SHAKSPEARE, par Mme Amable TASTU.

Enfin son fidèle serviteur découvre une misérable hutte habitée par Edgar, dont les sens sont égarés: en le voyant, Léar s'écrie: L'homme est-il donc si peu de chose que

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cela? Considérons-le bien.

vers,

- Tu ne dois point de soie aux

de peaux aux bêtes sauvages, de laine aux moutons, de parfum à la civette. Ah! trois de nous ici sommes déguisés !... Loin de moi, apparences empruntées; allons, défaitesvous ? »

Ce tableau est un des meilleurs que le pinceau de West ait produits; il remplit toutes les conditions qu'exige l'art : la conception, l'action, le dessin et l'expression en sont admirables, pendant que l'entente du clair-obscur est également ménagée avec soin. Il a été gravé fort habilement par W. Sharp pour la grande série de la Galerie de Shakspeare de Boydell.

f.

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