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Peru,

24. August

1861.

No. 117. de nation libre pour celle de colonie d'un monarque étranger. Un décret du général Santa-Ana comme président de la République, voilà tout le fondement de la transformation politique que dans ce moment on est en train de réaliser. En vertu de ce coup d'Etat, car le fait mérite ce nom, on a arboré l'étendard de Castille dans un pays où, il y a quatre siècles, il fut planté pour la première fois, et où il fut légitimement remplacé par une bannière nationale. Le capitaine général de Cuba, à la nouvelle de cet évé nement sans doute attendu, a envoyé une escadre ayant à bord des troupes de débarquement; et ces forces sont venues surprendre par leur présence et par des actes hostiles les habitants de Saint-Domingue qui n'ont pas eu le temps d'exprimer librement leur volonté, car depuis ils se sont prononcés bien clairement contre la domination étrangère, en défendant leur nationalité et en se livrant à une guerre d'indépendance. Le cabinet de Madrid a accepté les propositions à lui faites par le général Santa-Ana, et se fondant sur un prétendu contrat qui manque de la valeur d'un pacte international, et dans lequel l'intérêt privé d'un individu a été mis au-dessus des droits d'une nation, il s'est décidé définitivement à déclarer Saint-Domingue partie intégrante de la monarchie espagnole et à lui concéder le droit de représentation aux Chambres législatives. Ainsi l'Espagne se présente appuyée sur son système rétrograde de colonisation, et daigne noter en pas sant qu'elle n'a pas aboli l'esclavage en principe, mais comme une mesure de circonstance qu'elle peut révoquer; elle sanctionne la doctrine du plébiscite (qu'elle a condamnée en Italie un an avant de la mettre en pratique) et qu'on ne peut pas considérer comme la signification de la volonté des habi tants de l'île Saint-Domingue, car l'occupation s'est faite par l'invasion de forces espagnoles qui se sont emparées militairement du territoire, sans que l'on en eût appelé au suffrage populaire d'une manière formelle et explicite. Puis, la façon dont s'est accomplie l'occupation de Saint-Domingue, la circonstance que l'anuexion à été proclamée par le général Santa-Ana, décoré de l'ordre d'Isabelle la Catholique, lequel, en faisant connaître les conditions acceptées par le cabinet de Madrid, a prouvé clairement qu'il s'était entendu avec lui d'avance; la conduite du capitaine général de Cuba, qui révèle des instructions préalables de son gouvernement; la protestation du commandant en chef des forces dominicaines et les dons par lesquels on a cherché à corrompre sa loyauté; les moyens violents que l'on a adoptés pour réprimer les manifestations populaires, pendant qu'arrivaient les troupes conquérantes; les persécutions et les châtiments dont ont été victimes les patriotes qui n'ont pas consenti en silence à la trahison; la protestation du président d'Haïti, qui, par le fait qu'il gouverne la partie de l'île autrefois française, est en situation de donner un témoignage ayant tous les caractères de la vérité; et finalement, la guerre qui s'est allumée et, qui, malgré son issue malheureuse, a sauvé la dignité du peuple dominicain et sa foi en ses institutions, tout cela est plus que suffisant pour affirmer: que c'est contre la liberté, la légalité, contre le droit des gens, la pratique des nations et l'esprit du siècle, que l'Espagne a repris une de ses anciennes possessions d'outre-mer, sur laquelle elle avait perdu tous ses droits de découverte et

Peru,

24. August

dont elle a reconnu les droits d'indépendance et de souveraineté par un No 117. traité public conclu en 1855. ¶ En conséquence, le Pérou ne reconnait point la légitimité de cette annexion; il proteste solennellement contre cet acte 1861. et il condamne les intentions fàcheuses qu'il est autorisé à supposer au cabinet de Madrid, relativement à l'Amérique républicaine. Les plans que la presse attribue à ce cabinet au sujet du Mexique et d'autres pays, plans confirmés jusqu'à un certain point par les grands préparatifs maritimes que fait l'Espagne, alors qu'elle n'est pas en guerre et qu'elle a déclaré qu'elle garderait la neutralité dans les questions qui agitent en ce moment l'Europe; sa résistance à rétablir ses relations avec Venezuela, dont le territoire a été menacé par une expédition militaire qui devait aussi partir de Cuba, comme si cette île était un arsenal établi contre les Etats libres du continent américain; sa persistance à maintenir quelques formules blessantes pour la dignité de ceux des Etats américains avec lesquels elle n'a pas voulu signer des traités internationaux, et à violer ceux conclus avec Saint-Domingue; l'emphase avec laquelle quelques publicistes de la Péninsule, dont les écrits ont été publiés sous les auspices de la Cour, excitent l'Espagne à reprendre ses anciens domaines, en lui rappelant ses récents triomphes en Afrique; toucela exige que l'Amérique démocratique se présente unie et ferme pour défendre les principes qu'elle a invoqués en faveur de sa glorieuse émancipation. Il faut que la cour de Madrid se désabuse, si des trahisons personnelles, mais ne provenant pas des peuples, et le malaise intérieur de quelquesunes de nos républiques lui ont inspiré l'idée qu'elle y recouvrera facilement son pouvoir perdu. L'Amérique s'agite pour développer sa liberté dans toutes les sphères; elle peut se dire que depuis qu'elle a terminé la grande révolution qu'elle proclama en 1810, et qu'elle en a réalisé la première partie, qui fut de secouer le joug étranger, elle s'est toujours efforcée d'harmoniser, en sa vie pratique, la liberté avec l'ordre, le progrès avec l'autorité. Tel est le caractère des discordes intestines mal appréciées généralement à l'extérieur; mais de là à retourner au régime colonial, il y a un abîme insondable que ne suffirait pas à remplir tout le sang qui a été versé pour obtenir l'indépendance américaine. Que l'Espagne n'oublie pas l'uniformité de la politique qui dirige nos gouvernements, et qu'elle se pénètre de l'idée qu'il est avantageux pour elle d'étendre ses relations avec ces républiques, en les traitant avec l'égalité parfaite que la loi internationale accorde aus Etats libres et souverains, et qu'elle fasse disparaître les soupçons et la méfiance qu'a engendrés sa conduite peu loyale et digne d'une époque passée depuis longtemps. Mon gouvernement, qui est convaincu des sentiments éminemment américains de V. Exc., d'après les preuves solennelles que vous n'avez cessé d'en donner, notamment quand fut supprimée l'expédition espagnole organisée en 1816 contre l'Equateur, en vertu des réclamations diplomatiques qui s'élevèrent alors, ne doute pas de rencontrer cette fois votre importante coopération, pour conjurer avec succès le péril que courrait l'Amérique, si l'Espagne ou toute autre puissance, ce que nous ne désirous pas voir arriver, manifestait les prétentions qui se sont fait jour à Saint-Domingue; et il vous invite, de commun accord et sur la base d'une

Staatsarchiv. 1861.

19

24. August

1861.

No. 117. égalité parfaite dans les conseils de l'Amérique, à adopter la politique qui Peru, doit conjurer, dans le cas prévu, les calamités que provoqueraient de pareils procédés. En attendant, mon gouvernement croit qu'il est prudent de n'amoindrir en rien le traitement amical et les larges garanties que nous accordons aux sujets espagnols résidant dans ces pays, et que nous devons continuer à considérer comme des frères, avec le désir de ne les rencontrer jamais comme ennemis. En ne voyant aucun changement dans nos relations vis-à-vis d'eux, ils comprendront que si nous nous unissons, ce n'est pas pour violer leurs droits, mais uniquement pour assurer la souveraineté et l'indépendance que nous avons conquises et que nous sommes obligés de conserver par tous les moyens que la liberté a mis à notre disposition; moyens que notre vie indépendante et notre développement matériel a rendus. plus abondants et plus considérables que ceux que nous avons employés pour obtenir notre émancipation. Avec les sentiments etc.

José Fabio Melgar.

A S. E. le ministre des relations extérieures de la république de....

No. 118.

No. 118.

britannien,

1861.

GROSSBRITANNIEN.

Min. d. Ausw., Antwort auf ein Memorandum des engli schen Handelsstandes, die Mexicanischen Staatsschulden betreffend.

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Foreign-office, Oct. 3, 1861.

Gentlemen, I have received and considered with the greatest Gross attention the memorial you have addressed to me. You have described 3. October truly the evils which afflict Mexico the robbery and the bloodshed, the impunity of crime, and the absence of any controlling authority in what is called the Government. Her Majesty's Governmenth ave a right by treaty, and by all the laws which govern international relations, to require security for the persons and property of British subjects, and the performance of specific engagements on the part of Mexico. ¶ Her Majesty's Government will exercise this right. But Her Majesty's Government cannot think it wise to interfere in the internal government of Mexico. You seem to think that a protecting force thrown into Mexico for the simple purpose of maintaining public tranquillity would succeed in attaining that object, and that even a small force might suffice for the purpose. I am sorry to say that I think a very large force would be insufficient to restore public tranquillity. ¶ This is a task which the Mexicans must accomplish for themselves. There are very few cases in which foreign interference can be beneficial, and in those few cases there must be a large and numerous party in the country prepa red to avail itself of foreign aid. I am concerned to say that I see no proof of the existence of such a party in Mexico. ¶ Her Majesty's Government, therefore, must confine their action to the clear and legitimate purpose of demanding from the de facto Government of Mexico, however constituted, respect for the persons and property of British subjects, and the fulfilment of recorded obligations. I have etc. Russell. To Messrs. Rothschild and Sons, Finlay, Hodgson and Co., and others.

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No. 119.

Bürgerschafts- Beschlüsse, die Herstellung einer Flotte zum
Schutze der deutschen Küsten betr.

1

Mittheilung der Bürgerschaft an den Senat. 19te Sitzung, den 22. Mai 1861.

Hamburg,

Die Bürgerschaft ersucht den Senat, sich mit andern deutschen Regie- No. 119. rungen Behufs Herstellung der erforderlichen Kriegsschiffe zum Schutze der 22. Mai u. Nordseeküsten Deutschlands zu verständigen und dabei Hamburgs Bereitwil- 16. Octobr. ligkeit zu erklären, zur schleunigsten Erreichung dieses Zweckes mit allen seinen Kräften beizutragen.

Mittheilung der Bürgerschaft an den Senat. 35ste Sitzung vom 16. October 1861.

Die Bürgerschaft, beharrend auf ihrem Beschluss vom 22. Mai d. J., spricht dem Senat wiederholt ihre Bereitwilligkeit aus, zum Schutze der deutschen Küsten, mittelst Herstellung von Kriegsschiffen, den Kräften Hamburgs angemessene Leistungen für dasselbe zu übernehmen. ¶ Zugleich ersucht die Bürgerschaft den Senat auf das Dringendste, diese Angelegenheit, im Anschluss an die obschwebenden bremer Verhandlungen *) mit aller Energie zu fördern, und sieht den Mittheilungen des Senats nebst entsprechenden nähern Anträgen fördersamst entgegen. Eventualiter erklärt die Bürgerschaft sich ihrerseits mit Niedersetzung einer Senat- und BürgerCommission in dieser Angelegenheit einverstanden.

BREMEN.

Nr. 120.

Verhandlungen zwischen Senat und Bürgerschaft, Massregeln zum Schutz der deutschen Küsten und des Seeverkehrs betreffend.

Beschluss der Bürgerschaft vom 19. Juni 1861.

1861.

Juni bis
October

1861.

9. Antrag, den Küstenschutz betreffend. Die Bürgerschaft spricht No. 120. ihre Ansicht aus, dass, so lange die gegenwärtige Zersplitterung Deutsch- Bremen, lands die Neubegründung einer zum Schutze der maritimen Interessen unseres Vaterlandes genügenden Kriegsflotte verhindert, vorläufig wenigstens die Einrichtungen und Vorkehrungen nicht verabsäumt werden dürfen, welche zur Sicherung der Küsten und des Seeverkehrs schon jetzt ausführbar und nothwendig erscheinen, dass aber in dieser Beziehung als geeignetes Mittel zur Abwehr der dem Handel und der Schiffahrt zunächst drohenden Gefahren der Bau von Dampfkanonenbooten dringend zu wünschen und auch mit einem im Verhältnisse zu den gefährdeten Interessen nicht bedeutenden Kostenaufwande in kurzer Frist ausführbar ist. Im Hinblick darauf fordert die Bürgerschaft den Senat auf, unverzüglich und energisch die erforderli chen Einleitungen zu treffen, um in Verbindung mit den zunächst betheiligten deutschen Regierungen auf geeignetem Wege dem gegenwärtigen Zu

*) Darunter sind die Verhandlungen zu verstehen, welche nach einem für gut unterrichtet geltenden Artikel der Weserzeitung vom 16. October 1861 zwischen dem Bremer Senate und der Königl. Preussischen Regierung wegen Uebernahme der maritimen Vertheidigung durch Preussen gegen Leistung von Beiträgen an Geld und Mannschaft Seitens Bremens (und anderer deutschen Staaten) obschweben.

Juni bis

No. 120. stande der Wehrlosigkeit Deutschlands zur See ein Ende zu machen. Sie Bremen, ersucht den Senat um eine baldige Mittheilung über den Erfolg der in dieOctober зer Angelegenheit zu treffenden Einleitungen und nöthigenfalls um eine entsprechende Vorlage zum Zweck der verfassungsmässigen Zustimmung und Bewilligung der erforderlichen Geldmittel.

1861.

No. 121.

Mittheilung des Senats an die Bürgerschaft, vom 28. Juni 1861. 9. Küstenschutz. Dem von der Bürgerschaft unter dieser Rubrik angeregten Gegenstande hat der Senat bereits seine Aufmerksamkeit zugewendet. Ungeachtet der nicht zu verkennenden, in den Umständen liegenden ausserordentlichen Schwierigkeiten, theilt auch er die Ansicht, dass es in hohem Grade wünschenswerth sei, eine Einigung der nächstbetheiligten deutschen Staaten über gemeinsame Massregeln herbeizuführen, welche geeignet erscheinen, um den gegenwärtigen Zustande der Schutzlosigkeit unseres Seeverkehrs ein Ende zu machen, und es kann ihm nur erwünscht sein, dass er bei den hierauf zu richtenden Bemühungen im voraus der Zustimmung der Bürgerschaft sich versichert halten darf. Er wird nicht verfehlen, der Bürgerschaft weitere Mittheilungen zugehen zu lassen, sobald er sich im Stande sehen wird, mit bestimmten, dem Zwecke und den Verhältnissen unseres Staates angemessenen Vorschlägen hervorzutreten.

Mittheilung des Senats an die Bürgerschaft, vom 24. September 1861.

1. Küstenschutz.

Der Senat wünscht über die mit dieser Angelegenheit in Verbindung stehenden Fragen eine vertrauliche Besprechung mit einem Ausschusse der Bürgerschaft eintreten zu lassen, und fordert daher die Letztere auf, einige ihrer Mitglieder zu diesem Zwecke namhaft zu machen.

Beschluss der Bürgerschaft, vom 2. October 1861.

3. Küstenschutz. Auf den Wunsch des Senats, über die mit dieser Angelegenheit in Verbindung stehenden Fragen eine vertrauliche Besprechung eintreten zu lassen, hat die Bürgerschaft ihrerseits dazu die Herren: Dr. Pfeiffer, Dr. Herm. Gröning, H. H. Meier, F. Heye, R. Fritze, Johs. Fritze, J. C. Asendorpf, M. Wulstein, W. Backhaus, Johs. Rösing, M. Lange und J. H. Weyland committirt.

PREUSSEN.

No. 121.

Cabinetsordre des Königs, die Annahme von freiwilligen
Beiträgen für die Flotte betr.

Aus dem Mir von Ihnen erstatteten Vortrage habe Ich entnommen, Preussen, dass mehrfach freiwillige Beiträge zum Zwecke der Beschaffung von Schiffen 1861. für Meine Marine gesammelt und Ihnen zur Verfügung gestellt sind. ¶ In

23. Juli

dem Ich über dieses erfreuliche Zeichen patriotischer Gesinnung Meine Anerkennung ausspreche, ermächtige Ich Sie, die eingehenden Beiträge anzunehmen und dem gedachten Zwecke gemäss zu verwenden.

Baden, den 23. Juli 1861.

An den Kriegs- und Marineminister, Berlin.

Wilhelm.

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